Road trip en Corse — avec Blacksheep Van

L’aventure en van, quelques jours dans l’Alta Rocca
puis direction l’Ouest avec les Calanche de Piana et le majestueux Capu Rossu.
Des lacets par milliers, des paysages de dingue à travers l’une des plus jolies routes de Corse.

Septembre 2019. Nous avons (re)pris la route, qu’est-ce que ça nous avait manqué.

L’air de la montagne, les étoiles filantes, les randonnées, un grand besoin de se vider la tête, qui est depuis de nombreux mois enlisée dans des histoires de deuil et de déménagement.

Se reconnecter à la nature, admirer la beauté des paysages qui nous entourent, s’émerveiller encore de l’immensité de nos forêts, voir le soleil se lever et repartir l’âme apaisée.

Les villages de l’Alta Rocca, perchés dans une incroyable végétation, suspendus à des montagnes qui se superposent, se confondent entre elles pour donner un magnifique tableau à l’infini.

Ce week-end marquait le début de l’automne, nous avons pris la route en van, à travers les aiguilles de Bavella, pour un mini roadtrip improvisé sous le soleil. La tranquillité des lieux à cette saison n’a pas de prix, on a pu randonner, dormir à la belle étoile, apprécier la gentillesse des locaux, bien manger et s’improviser touristes chez nous en toute quiétude.

Apprécier le calme de cette nature grandiose et espérer voir des petits animaux (raté pour cette fois) était notre créneau durant cette parenthèse automnale.

L’Alta Rocca & les aiguilles de Bavella

À cette saison, les touristes sont partis, les locaux ont repris le travail et les enfants sont à l’école, les routes sont littéralement pour nous. On récupère notre van à l’aéroport d’Ajaccio, et c’est parti pour quelques jours sur les routes de montagne de l’Alta Rocca.

Le temps est incertain, les nuages laissent poindre une instabilité quant à la situation à venir, mais peu importe si la pluie s’invite, la nature n’en sera que satisfaite après un été toujours plus sec d’année en année. Les pluies automnales sont les bienvenues et notre parcours s’en accommodera volontiers.

Après avoir longé la côte occidentale, par ses micro-routes surplombant la mer, entre Coti-Chiavari et Propriano, nous bifurquons en direction de Levie, un arrêt au site archéologique de Cucuruzzu, avant de déjeuner dans le village de Zonza, dans une bien chouette adresse découverte par hasard: l’Eternisula. Simplicité, fraîcheur et authenticité sont ici les maîtres-mots.

L’après-midi nous profiterons de la tranquillité du Lac de l’Ospedale avant de nous enfoncer toujours plus dans la forêt. Retour en direction de Zonza, la montée prend des allures de carte postale, le paysage abrupte alterne entre pins larici et roche spectaculaire. Je ne peux m’empêcher de voir une partie des Dolomites lorsque les aiguilles de Bavella nous font face, dans ce sens.

La nuit sera calme, avec les étoiles pour seule compagnie.

Le lendemain matin, direction le col de Bavella pour balader jusqu’au trou de la bombe. Une randonnée plutôt facile dans son ensemble, mais la partie jouxtant le rocher final n’est pas à appréhender par tous.tes. La difficulté ici réside en premier lieu par le côté “escalade” du lieu, sans trop de prise, avec un rocher qui subit chaque année des hordes de touristes, ce qui le rend particulièrement glissant. Il faut donc être un peu acrobate, ne pas avoir le vertige, et surtout être équipé de bonnes chaussures qui accrochent.
S’il pleut on oublie. S’il y a trop de monde (comme c’est souvent le cas en juillet-août) on oublie aussi.
La sécurité avant tout, cela vaut tout particulièrement en montagne. Et la vue est aussi belle d’en face.

J’ai beau venir ici depuis toute petite, c’est à chaque fois une sensation nouvelle et un incroyable sentiment de découverte, la lumière fait varier la température de la roche, dans une palette variant du gris au rouge, en passant par la chaleur d’un jaune dont les levers de soleil de la côte parsèment chaque matin l’un des versants de la montagne.

Deuxième partie de notre roadtrip nustrale : on longe la côte occidentale de l’île en direction du nord, direction le Capu Rossu et les fameuses calanche de Piana sur lesquelles je me suis déjà bien épanchée.

Le Capu Rossu & Piana

Planifier notre trajet du jour et rouler, seuls au monde, en direction des Calanche de Piana. On se dit que ça doit être pas mal, en ce début d’automne de voir à quoi ça ressemble sans touristes. On y arrive en fin de journée, les yeux rivés sur les roches rosissant, on apprécie de pouvoir venir ici, hors saison, pour (re)découvrir le coin d’une nouvelle manière.

Venir ici à l’automne, à contre-courant, lorsque le ciel est maussade et le thermomètre plus frileux.
Hormis quelques biquettes, on ne rencontre pas grand-monde en chemin.
Ne pas avoir d’itinéraire précis, se perdre autour de la plage d’Arone et du Capu Rossu, braver quelques foulées sur des chemins escarpées, et se caler pour un coucher de soleil remplit de belles promesses.

Ici la roche est abrupte, plus rouge et percutante, comme si le soleil avait frappé trop fort, trop longtemps. On peut observer le bleu profond de la mer et du ciel s’unir aux roches, les rendant plus flamboyantes lorsque le soleil s’en mêle.

Une éternité. Ce matin-là, Fayanna était la première à guetter l’aurore.

Freinant timidement l’humidité ambiante de la nuit, les premiers rayons du soleil apparaissent sur les sommets de nos montagnes, et avec eux alors, l’espoir d’une magnifique journée d’automne.
L’évasion à plusieurs kilomètres de la maison, sur nos routes désertées, ce sentiment d’aventure et de liberté dont on regarde aujourd’hui les images, en spectateur nostalgique.

On profite de la douceur matinale pour reprendre la route vers Piana, le soleil cogne déjà fort sur les roches escarpées, le spectacle est aussi beau que la veille au soir, offrant de nouvelles perspectives sur des paysages pourtant déjà vus et revus, mais dont il est difficile de se lasser tant ils sont incroyables.