Manarola, Cinque Terre

 

Manarola est le deuxième village des Cinque Terre que j'ai visité.
Il est mon plus gros coup de cœur, pour ne pas dire le plus beau village des Cinque Terre, je vous invite à découvrir pourquoi en le visitant avec moi en récit et en images.

On poursuit notre découverte des Cinque Terre avec un village qui me tient particulièrement à cœur, Manarola. 

Je ne pensais pas un jour pouvoir m'enthousiasmer autant pour un village si proche de l'architecture de ceux du sud de la France, un village ayant autant d'attrait et tant de similitudes avec mon île, et en même temps tellement différent, tellement unique, et tellement... beau, quoi.
Mon cœur a littéralement chaviré, lorsque j'ai mis les pieds dans ce petit coin coloré de Ligurie, en avançant lentement dans ce dédale de ruelles si typique, aux accents italiens chantants, et aux couleurs chaudes qui donnent un côté estival à ce petit joyau quelle qu'en soit la saison.

Suspendu à ses falaises entre ciel et mer, le village de Manarola est incontestablement mon plus grand coup de cœur de ce voyage. Ses maisons, façonnées dans la roche, semblent si bien s'harmoniser avec le paysage, comme si elles avaient été là depuis toujours. Le village possède l'une des plus belles vues panoramiques qui soient, on l'admire en prenant de la hauteur, depuis ses sentiers de randonnées ou encore du haut du village, mais aussi en contrebas, côté mer, et l'on en prend plein les yeux à quel qu'en soit le point de vue.

Les maisons s'empilent les unes au-dessus des autres, comme dans un jeu de Tétris, et plus l'on s'enfonce dans le village, plus l'on prend conscience de cette superposition. C'est un joli jeu multicolore qui ne laisse pas l'œil indifférent. 

Le village de Manarola n'est pas seulement un paysage de carte postale, on y vient pour se relaxer, chaque instant saisi ici est un moment de détente, la douceur de vivre y est perceptible et l'on y savoure la compagnie de l'autre avec un plaisir certain. Tout prend sens, quand la beauté du monde est sous nos yeux. Saisir l'instant présent et se délecter d'une lecture, assis sur un banc face à la mer, ou encore attablés à un café face à la lueur du jour et de l'horizon, on se surprend à rêver façon dolce vita, plus bas le farniente consiste à bronzer à même le sol, sur la cale de mise à l'eau des bateaux de pêcheurs. Il n'y a pas de plage ici, alors on improvise comme on peut, les rochers sont pris d'assaut et des baigneurs n'hésitent pas à s'essayer à des sauts spectaculaires. La douceur de vivre, vous dis-je.

 
 
 
 

Entre terre et mer donc, le haut du village s'arpente allègrement, et l'on y grimpe au rythme des maisons colorées et des vignobles qui nous entourent, des vignes en terrasses au cœur d'un environnement sculpté par l'homme. Sur sa crête rocheuse qui domine la mer, une imposante église paroissiale de style gothique nous fait face, il s'agit de l'église San Lorenzo. Sur sa façade, l'on aperçoit une magnifique rosace en marbre ornée de 12 colonnes. Face à elle, se trouve un joli campanile à base quadrangulaire. La place offre une superbe vue sur des horizons lointains.

La balade se poursuit à travers les ruelles étroites du village, en redescendant doucement vers la mer, nous sommes seules à nous y frayer un chemin, la joie de partager un peu du quotidien de ces habitants, accoudés aux fenêtres de leurs maisons, se racontant les derniers potins du village. Ou faire la rencontre des chats du quartier, siestant paisiblement à la lueur du soleil d'un doux après-midi de printemps.

Comme dans un labyrinthe, on se faufile d'une allée à l'autre, on emprunte des escaliers au hasard, on se perd dans des vignes... La découverte des lieux est un jeu de piste auquel on s'adonne pour notre plus grand plaisir. On atterrit sur le versant sud, en direction de Riomaggiore, sur un sommet menant à un jardin privé. On se posera là quelques minutes, la vue à contre-jour y est superbe, on domine le village en son revers. Le gentil propriétaire des lieux ne tardera pas à faire son apparition, allant cultiver ses terres face à l'une des plus belles vues qui soient. On discutera un long moment de la proximité avec notre île, de nos valeurs communes, de l'amour de nos terres que l'on espère préserver encore longtemps, ce monsieur n'a jamais visité la Corse, le « pays d'en face » mais il nous en fait des éloges intarissables.

 
 
 
 
 
 
 
 

Le soleil se fait plus roux, il entame progressivement sa descente, en même temps que nous. Il est temps de retourner face au village, assister au coucher du soleil, qui promet d'être fabuleux. Nous ne sommes pas les seules à avoir eu cette idée-là. Rendez-vous de l'autre côté, où se trouve un petit parc aménagé, donnant sur Corniglia et avec une vue imprenable
- la plus belle de toutes - sur Manarola.

Plus l'heure tourne, plus la beauté du village se révèle, le coucher de soleil se reflète désormais avec des tons chatoyants sur les maisons, cela rend le spectacle saisissant. Le soleil couchant réchauffe les façades au fur et à mesure de son déclin. On resterait là des heures... d'ailleurs cela doit bien faire des heures que nous y sommes, voir la luminosité se répandre sur les façades aux couleurs vives d'une manière si discrète et à la fois surprenante,  Manarola est un village qu'il faut savoir savourer, lentement. Au fil de la journée on y découvre une multitude de tonalités différentes, chaque moment est unique, et nous appartient.

 
 

Poétique, chantant, lumineux, relaxant, lyrique, romantique, touchant, spectaculaire, flamboyant, resplendissant. Autant d'adjectifs pour qualifier à l'infini ce que l'on peut ressentir ici.

Manarola est un poème, le plus doux et le plus explosif qui soit. Une explosion de couleurs et une douceur des sentiments qui se conjuguent harmonieusement pour en faire un petit coin de paradis. Il ne se raconte pas, il se vit. Il est l'image des Cinque Terre, le village le plus représenté et le plus représentatif de ce Parc National.
Je ne trouve pas les mots pour décrire ce que j'y ai ressenti, ce que j'y ai vu. Manarola est un chef-d'œuvre qui bouleverse, on ne peut rester indifférent face à un tel panorama.