Un grand week-end en Belgique

 

Deux heures à peine la sépare de ma chère île - bien moins du continent - mais la Belgique n’en reste pas moins un territoire discret et plein de charme dont on ne parle pas assez.
Il ne m’était jamais venu à l’esprit de m’y rendre, et pourtant ce plat pays recèle de vrais atouts pour rendre une escapade captivante.

Alors que l’été indien bat son plein, je m’apprête à quitter mon île pour passer un grand week-end en Belgique. Je ne connais pas grand-chose du pays, mais j’en ai longtemps entendu parler, et je sens que ce que je vais y découvrir va me plaire.

Je quitte la Corse sous un ciel bleu resplendissant, une journée comme on en rêve en cette fin septembre, l’arrivée à Charleroi ne me dépayse pas vraiment, la température locale est similaire à celle d’Ajaccio, un vrai bonheur pour une première découverte du pays. Ce séjour se déroulera principalement en Wallonie et à Bruxelles, une manière d’y apprécier une mosaïque identitaire déjà forte, à travers des traits culturels très variés.

Bières trappistes, personnages de BD emblématiques, patrimoine culturel et historique riche, le pays « plat » natal de Jacques Brel offre une multitude de trésors touristiques pour qui souhaite s’y intéresser.

De ses vastes forêts à ses rivalités linguistiques et politiques avec le Nord flamand du pays, la Wallonie se distingue par son caractère fort et empreint d’histoire, par sa diversité et une géographie nuancée qui en fait une région plurielle, pour ne pas dire à part.

À peine arrivée, je prends la route en longeant l’axe fluvial Nord-Sud, qui a terme, rejoint la capitale bruxelloise. Mais notre itinéraire fera une halte historique à Waterloo, où les souvenirs napoléoniens ne manquent pas de nous rappeler que le lieu a été le théâtre d’une bataille qui aura marquée à jamais l’histoire européenne.

Waterloo, revivre la bataille

Une demie-heure de route sépare l’aéroport de Charleroi de Waterloo, l’étape paraît donc indispensable, et a une connotation particulière pour nous insulaires, d’autant plus quand nous vivons dans la ville impériale par excellence.

Waterloo est une petite ville qui rassemble à elle-seule bon nombre de souvenirs de la défaite de Napoléon face aux troupes du Duc de Wellington, le premier d’entre eux est le Mémorial 1815 et la butte du Lion. La visite de ce lieu emblématique permet de revivre cette épopée sur le lieu exact de la bataille, tout d’abord en empruntant un escalier vertigineux de près de 230 marches pour atteindre la butte, d’où la vue panoramique est incroyable.

Se dire que ces champs, aujourd’hui déserts, ont marqués l’histoire, et que celle-ci a pris un sacré tournant, juste ici, sous nos pieds, est quelque chose d’incroyable…
La visite se poursuit via le tunnel vers le Panorama, bâtiment circulaire abritant une gigantesque fresque illustrant la bataille qui fait rage. Cette toile, de Louis Dumoulin, est spectaculaire, et offre une vue à 360 ° qui permet de revivre ces instants vécus, grâce au son et une mise en scène réaliste des combattants, le tout en immersion totale.

Situé sous la Butte au Lion, le musée du Mémorial 1815 offre une expérience multi-sensorielle et immersive incroyable grâce notamment à une superbe scénographie faite d’animations, d’objets exposés, de réalité augmentée et de différents films permettant de se plonger dans le contexte historique de l’Europe du XIXème siècle.

En outre, une fois le parcours achevé, si la Napoléon mania vous fascine, vous pourrez continuer à suivre ses traces en visitant le musée Wellington, le dernier QG de Napoléon, mais aussi la ferme/brasserie du Mont Saint-Jean, toujours à Waterloo.

Bruxelles, l’incontournable

Un voyage en Belgique sans passer par Bruxelles aurait été incongru, surtout quand on n’y a jamais mis les pieds. J’avais donc hâte de découvrir la belle, son architecture et ses bonnes adresses. Nous n’avions prévu qu’une journée dans la capitale, ce qui est bien trop court pour en faire le tour, mais laisse place à l’imagination et à la frustration pour bien évidemment me donner envie d’y revenir, approfondir la visite.

On enchaîne les lieux emblématiques, de la magnifique cathédrale dédiée à Saint Michel et Sainte Gudule, entourée d’arbres aux feuillages multicolores, où l’automne semble doucement s’installer, à la Grand-Place à l’architecture baroque, où le monde entier semble s’être donné rendez-vous.

Bruxelles c’est aussi des galeries royales sublimes, ornées de superbes adresses aguicheuses, où les odeurs de spéculoos se mêlent à celles de chocolats, gaufres, et autres spécialités locales qu’il sera difficile d’esquiver.

Un détour par le Manneken-Pis, célèbre statuette en bronze représentant un petit homme en train d’uriner, qui impressionne surtout les groupes de touristes asiatiques, plus que nous autres européens, qui sommes d’ailleurs assez déçus de le voir en vrai, si petit et presque insignifiant.

Les ruelles de la ville se ponctuent d’adresses de chocolatiers, mais aussi de bandes dessinées qui habillent les murs de nombreux bâtiments, il existe un parcours BD pour les afficionados qui souhaiteraient arpenter la ville d’une manière plus ludique.

Pour ma part, cette première découverte consistera surtout à m’imprégner des ruelles, de la beauté de l’architecture des maisons, de la chaleur humaine dans les lieux les plus populaires, les boutiques régionales si typiques.

Un déjeuner chez Léon, où je ne déroge pas à la règle du combo bière-moules-frites local, bien qu’un peu déçue aussi par les différentes frites mangées en Belgique, m’attendant à quelque chose d’exceptionnel, mais qui au final, s’est avéré être des frites surgelées dans la plupart des adresses testées. (Je vous laisse le soin de me souffler quelques bonnes adresses en commentaires ci-dessous, pour un futur séjour belge)

Bruxelles, vous l’aurez compris, est une très grande ville, qu’il faut prendre le temps de visiter, de comprendre. Telle une BD géante, elle se parcoure au rythme d’odeurs alléchantes et ruelles cachées, à pied ou en bus, mais assurément avec envie et les yeux écarquillés

Autres lieux d’intérêt à voir à proximité : le Parlement européen, le MIM (Musée des Instruments de Musique), le Palais Royal (et quartier royal), les Musées royaux des Beaux-Arts, le Musée Magritte, l’Atomium, le Musée de la Bande Dessinée, le Palais de Justice, etc.


Notre voyage se poursuit en direction de Louvain-la-Neuve, pour y découvrir le Musée Hergé. Une bonne partie de mon après-midi a été consacrée à cette visite, j’y ai appris énormément sur la vie du dessinateur mais aussi sur la folie Tintin !

Dans ces murs où le linéaire n’existe pas, on peut découvrir des esquisses faites à la main par Hergé, où l’on y voit ses petits dessins personnels ainsi que des brouillons et ratures, et l’évolution de son travail au fil des ans, passant progressivement du noir & blanc à la BD couleur.

« À force de croire en ses rêves, l’homme en fait une réalité. »
Hergé


Une vie entière consacrée à la création représentée dans un espace à son image, tapissé de planches inédites, d’objets uniques, de rêves de voyages, de projets plus graphiques, une scénographie mettant en scène l’artiste et son œuvre à la richesse exceptionnelle.

Namur, la secrète

Le soleil a fait place à la pluie, ces deux derniers jours de voyages seront plus humides, mais pas moins riches. Direction Namur, au confluent de la Sambre et de la Meuse.

Une première journée qui débute sur les hauteurs, avec un parcours à travers les remparts de la Citadelle. Grâce au savoir de notre guide André, la balade automnale s’agrémente d’un récit historique nous faisant revivre la vie des Comtes de Namur.
Les différents points de vues nous permettent de découvrir les multiples visages d’une ville qui s’est dessinée à travers les siècles.

Les souterrains et la visite du Centre d’interprétation Terra Nova, offriront une nouvelle compréhension de la ville, de manière ludique et pédagogique.

Namur est un oppidum, une ville médiévale fortifiée, et cela lui confère une atmosphère assez singulière. Le long de ses berges, les cygnes se prélassent, les habitants baladent à vélo, et la vie suit son cours, inexorablement.

En pénétrant dans son centre historique, on admirera un patrimoine culturel riche, des ruelles pavées où prospèrent de jolis quartiers tout en contraste, entre jeunesse et tradition, on l’on pourra flâner à son gré, s’enrichir de nouvelles expériences, faire du shopping, des brocantes, et à 18 heures, lorsque les boutiques fermeront, tester l’une des nombreuses brasseries qui égayent la capitale de la Wallonie.

Autres lieux d’intérêt à voir à proximité : le château, la Cathédrale Saint-Aubain, l’église Saint-Loup - joyau renommé du baroque qui éblouit de par son ornementation -, les quais (rue des brasseurs), le Musée Félicien Rops, le Musée Africain, le Musée archéologique, etc.

 
Les bords de la Meuse sont beaux et jolis. Il est étrange qu’on en parle si peu.
— Victor Hugo
 

Le lendemain matin, c’est avec circonspection que nous nous rendons à la Brasserie de l’Échasse pour une visite guidée (et dégustative) de ce lieu typique de la culture belge.

Nul ne peut ignorer l’affection qu’ont les belges pour la bière, que l’on pourrait même citer comme institution nationale, je suis un peu moins orientée sur le sujet, même si j’en apprécie une de temps en temps (surtout en voyage à vrai dire, la bière relie les gens, c’est indéniable), bref, à consommer avec modération, bien évidemment.

La matinée quelque peu avancée, après moults explications sur les techniques de brassage, la composition de la mixture, de l’orge au houblon, nous pouvons enfin nous permettre de déguster plusieurs brassins, de la fameuse bière Houppe, accompagnés de charcuteries et fromages locaux.

Je quitte la jolie ville de Namur sous une pluie diluvienne, cette escapade de quelques jours m’aura permis de sillonner trois lieux authentiques de la Belgique et la Wallonie.
Je n’imaginais pas tant de diversité dans ce petit pays qu’est la Belgique. Tant de différences au sein de régions qui se querellent et forment en même temps une seule entité, au rayonnement européen qui va de pair.

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Comment s’y rendre ?

Depuis la Corse : Air Corsica dessert la Belgique depuis 2017 en vols directs entre la Corse (Ajaccio, Bastia) et Bruxelles-Charleroi de deux à cinq fois par semaine selon les périodes - vols renforcés durant la période estivale avec la possibilité supplémentaire de partir/ d’arriver via l’aéroport de Calvi - la ligne sera annualisée à partir de Mars 2019. Prix d’appel à partir de 39€ l’aller simple.

De France & de Navarre : frontalière en son Nord avec la Belgique, on peut s’y rendre assez aisément depuis la capitale et la plupart des grandes villes françaises. Bien évidemment, le Nord de la France reste le plus privilégié, puisque l’on peut y aller facilement en voiture ou en train.
Vous pourrez aisément trouver des vols à moins de 50€ au départ de Paris, Toulouse, Marseille, Lyon, Nantes ou Nice avec des compagnies comme Hop, Easyjet ou encore RyanAir.

Se déplacer

L’aéroport Brussels South Charleroi se situe à une cinquantaine de kilomètres de Bruxelles, il est l’un des plus desservis par les compagnies low-cost.
Pour rejoindre Bruxelles depuis Charleroi, il existe différents moyens de transport, à choisir selon son budget (service de transfert, bus, train, ou encore taxi).

Pour visiter plusieurs villes de Belgique, si vous n’êtes pas véhiculés, il sera plus facile et économique d’emprunter le train (classique ou avec un pass interrail par exemple) ou de faire une excursion depuis Bruxelles.

Carnet d’adresses

La Pépinière, Waterloo
Chez Léon, Bruxelles
Musée Hergé, Louvain-la-Neuve
Grill des Tanneurs, Namur
Hôtel Ibis, Namur
Hôtel des Tanneurs, Namur
Restaurant hôtelier du Château de Namur
Brasserie François, Namur
Maison Dandoy, Bruxelles
Mary chocolatier, Bruxelles
Chocolatiers Elisabeth, Bruxelles

Bien que frontalière avec la France, la Belgique est un vrai dépaysement, ce petit pays qui n’est doté d’aucun vallonnement, traversé par de grands fleuves et se jetant dans la mer du Nord, vous surprendra par la richesse de son histoire.

La Wallonie est insolite, belle, généreuse, elle offre un premier regard d’un pays plein d’atouts, mais le pays ne s’arrête pas ici. Lors d’une prochaine escapade on ne manquera pas de découvrir Bruges, Gand, ou encore Anvers, des villes également pleines de promesses, qui nous permettront de nous immiscer dans la région flamande.

La Belgique évoque pour moi quelque chose de festif, de ces pays septentrionaux qui offrent une diversité touristique chaleureuse, et dont la gastronomie particulièrement riche doit se prévaloir et s’apprécier naturellement durant la période de fêtes de fin d’année, elle est, à mon humble avis, une destination hivernale à ne pas louper : s’engouffrer dans ses nombreuses brasseries, se réchauffer le cœur et l’esprit, boire des chocolats chauds, manger des gaufres, à la faveur d’un hiver bien trop froid dehors, la Belgique une fois oui, mais on s’y reverra tantôt.


Cet article fait suite à une invitation d’Air Corsica, en collaboration avec l'Office de Tourisme de Wallonie-Belgique et Brussels South Charleroi Airport, ce billet n’est pas sponsorisé. Tous les choix éditoriaux et visuels me reviennent.