Cap Corse : Le sentier des douaniers de Barcaggio à Macinaggio

 

Ce sentier est peut-être l'un des plus connus de Corse, après le GR20.
Dans un tout autre genre, puisque c'est un sentier du littoral, une randonnée plutôt facile et accessible à toute.s,
qui permet de longer la côte du
Cap Corse, une partie uniquement accessible par la mer ou à pied. 

Il est un lieu où les vents soufflent fort, un paradis perdu, une des régions les plus sauvages et abruptes de notre si belle île. Un lieu chargé d'histoire, qui aurait pu être dévasté par son passé romain, mais dont les ressources étaient bien plus importantes.

Cette promenade peut se faire au gré de ses envies, puisque le sentier longe le Cap Corse en passant par les villages de Centuri, Tollare, Barcaggio et Macinaggio. Il est donc possible de le parcourir dans son intégralité (environ 8h30 de marche) ou de n'en choisir qu'une partie. C'est ce que nous décidons de faire, en ce mois de juin particulièrement chaud.

Le mois de mai est idéal pour randonner, les températures sont encore supportables, les foules estivales ne sont pas arrivées, et la nature s’est parée de ses plus belles couleurs pour nous offrir un spectacle saisissant.

Le sentier débute sur la plage de Barcaggio, avec toujours en ligne de mire l'île et le sémaphore de la Giraglia.
Les premières minutes donnent déjà le ton : du bleu, du bleu et encore du bleu... variant d'une crête à l'autre, du bleu du ciel au dégradé de l'eau, on ne sait plus où donner de la tête.

Quelques minutes plus tard, nous surplombons les hauteurs de la Baie de Capendula, nous sommes à cet instant précis au point le plus au Nord de la Corse, le bout du Cap Corse se trouve ici, délimité par la pointe et la Tour d'Agnello. On y passera un petit moment, à rêvasser devant un panorama aussi spectaculaire qu'incroyable.
La vue est époustouflante. À cette allure il nous faudra bientôt la journée pour arriver à destination, mais qu'importe, on saisit l'instant.

La Tour d'Agnello est protégée et fait partie intégrante du patrimoine architectural de la Corse depuis la fin du XVIème siècle.

On se retrouve de l'autre côté du versant, l'île italienne de Capraia face à nous, nous entamons la descente pour rejoindre celle que je rêve de voir depuis si longtemps... la Tour de Santa Maria.

Après quelques criques et plages de rêves (Cala Francese & Cala Genovese) où les vaches sont les seules à se délecter des lieux, nous voici devant la tour génoise la plus atypique de l'île... Rongée par les stigmates du temps, cette magnifique tour schiste plongée dans la mer - dont une partie a disparu - est l'une des plus connue de Corse.

Entourée d'une plage aux eaux turquoises et dominée par une chapelle portant le même nom, la Baie de Santa Maria est un petit coin de paradis.

La balade continue et les découvertes s'enchaînent, la réserve naturelle des Îles Finocchiarola s'offre à nous, je vous en reparlerais plus tard. Le ballet des goëlands pour unique spectacle, on s’arrêtera ici, dans l'Anse de Finocchiarola, profiter de la plage pour l'après-midi.

On poursuivra ensuite avec la Baie de Tamarone, avant notre dernière étape : Macinaggio.

Arrivés en fin d'après-midi, après une longue et éprouvante journée sous une chaleur écrasante et de passer la nuit dans un hébergement ici. Le retour se fera le lendemain, par la mer, une navette part tous les jours du port de Macinaggio à destination de Barcaggio. Il existe aussi une navette routière, pour ceux qui, comme nous, n'auraient pas le courage de se refaire des heures de randonnée par temps caniculaire et souhaitent retourner à leur point de départ.

Dimanche matin, rendez-vous pris à 11h sur le port de Macinaggio afin d'embarquer sur le San Paulu. La compagnie propose des promenades en mer afin de découvrir les côtes du Cap mais aussi des excursions sur l'île toscane de Capraia, située à une trentaine de kilomètres de la Corse.

Une façon ludique et culturelle de découvrir ces lieux. Nous faisons donc le trajet de la veille en sens inverse, de Macinaggio à Barcaggio en passant par la baie de Macinaggio, la baie de Tamarone, les Îles Finocchiarola, la Tour Santa Maria, les plages de Cala Genovese et Cala Francese, la Punta di Agnello, l'île de la Giraglia et enfin Barcaggio.

La Réserve Naturelle des Îles Finocchiarola, est une réserve inhabitée abritant de nombreuses espèces endémiques. Cet archipel est constitué de trois îlots; autrefois rattaché à la Corse, et représentant une superficie totale de 3 hectares. Plusieurs variétés de Goélands ainsi que d'autres espèces d'oiseaux ont élu domicile ici, et le principal intérêt de la réserve est de protéger leur site de nidification.

Lorsqu'on se retrouve ici, pas un bruit, juste le son de ces oiseaux nichés sur ces îles rocheuses proches du littoral. On admire le spectacle sur cette terre sauvage. Ici aussi l'empreinte du temps est visible avec une tour génoise décomposée, le guide nous explique qu'elle fut touchée par la foudre il y a plusieurs années ce qui provoqua l'effondrement de l'une de ses parties.

Nous continuons ensuite notre balade vers ma préférée, qui m'offre cette fois une vue encore plus belle que celle de la veille, avec des fonds d'eau turquoise, je m'émeus de nouveau devant ce bijou historique.

Se mouvoir, au gré du courant,

dans les eaux translucides

autour de la Tour Santa Maria.

 

On longe la Pointe d'Agnello, cette fois la vue est moins jolie et moins spectaculaire que la veille. Depuis le sentier, on a une vue panoramique plongeante exceptionnelle à 360°c, la couleur de l'eau, elle-aussi incroyable, ne se voit qu'en hauteur, il est donc essentiel d'effectuer la randonnée pour prendre toute la mesure des paysages que l'on domine.

La visite s'achèvera après un détour par l'île et le sémaphore de la Giraglia, petit îlot isolé et inhabité où trônent deux Monuments historiques : un phare et une tour génoise. La zone est, comme Finocchiarola, protégée et l'accès interdit. 

Notre balade prend fin dans le petit port de Barcaggio, où nous accosterons après une heure de balade en mer. 

Que ce soit par voie terrestre ou maritime, le Cap Corse offre des paysages uniques, qu'il faut voir pour comprendre. Deux jours ici m'ont paru une éternité, on prend le temps de vivre, de respirer, d'apprécier chaque détail que la nature à nous offrir. Des milliers de papillons nous suivent sur le sentier comme pour nous montrer le chemin, des fleurs et plantes du maquis, nous accueillent en se parant de mille couleurs, et leurs odeurs nous transportent vers un voyage sensoriel que l'on est pas prêt d'oublier.